Le projet de la ZAC de La Loupe s'étend sur plus de 50 hectares, entre les communes de Couzon-au-Mont-d'Or et Albigny-sur-Saône, au nord de la métropole lyonnaise. Ce vaste site donne l'occasion de retravailler totalement le rapport entres les centres-bourgs des deux communes ; il bénéficie d'une situation géographique remarquable dominée par le front de taille des anciennes carrières du Mont d'Or à l'ouest et de la Saône à l'est.

Porté par la Métropole de Lyon, ainsi que les deux communes concernées, le projet urbain de La Loupe a été initié dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme, il s'agit d'un site stratégique au cœur du Val de Saône.

Par ses caractéristiques physiques et l'étendue de son lit majeur, le Val de Saône constitue une vaste plaine alluviale représentant à elle seule un territoire bien particulier du fait de son inondabilité. En effet, le lit majeur de la Saône peut atteindre plus d'1 km de large au nord de Lyon.

Le site de La Loupe est particulièrement concerné par le risque d'inondation (le dernier épisode de crue datant de 2018), ce qui oriente les choix d'aménagement vers des solutions respectueuses du cycle de l'eau, et du sol. Il est donc impératif de concevoir une trame d'espaces publics en capacité d'accueillir l'eau, permettant ainsi une meilleure résilience du quartier lors d'une crue : les fonctions vitales telles que les déplacements et l'intervention des secours doivent être assurés.

La stratégie globale repose sur une réorganisation totale de la trame viaire, la création d'un cœur de quartier mixte et d'une nouvelle structure paysagère en lien avec la Saône.

En termes de mobilité, l'actuelle départementale est transformée en parkway. La voirie est intégrée dans un système paysager associant voie cyclable, chemins piétons, bandes végétales, alignements d'arbres et jardins en creux. La voie le long de la voie ferrée est requalifiée pour devenir une « rue du quotidien » favorisant les mobilités douces et la desserte locale du quartier.
De nouveaux logements prendront place sur d'anciennes friches industrielles, en adoptant des formes urbaines minimales pour limiter l'impact au sol. Leurs implantations favorisent des cœurs d'îlots plantés.

Une attention particulière est portée aux continuités végétales et paysagères afin de mettre en relation différents milieux entre eux. Un équilibre entre les espaces naturels (existants et renaturés) et les différents usages (sportifs, ludiques, nautiques, touristiques) comporte plusieurs atouts, façonnant un quartier attractif à l'échelle métropolitaine et en harmonie avec son contexte naturel.

Cette nouvelle trame paysagère se développe à la fois dans une épaisseur très généreuse du nord au sud, en bord de Saône et en lien avec le parkway ; mais également de manière graduelle d'est en ouest, de la rivière vers le front de taille. L'ensemble des bâtiments s'inscrivent donc dans un parc diffus. Par son étendue et sa mitoyenneté avec plusieurs milieux (urbains, fluviaux, etc.) accueillera une diversité de paysages (zones de ripisylves, berges, plaines, boisements, alignements, etc.) et un grand nombre de zones inondables ou submersibles, renaturées et adaptées aux crues.

L'ensemble de ces interventions vise à améliorer le cadre de vie tout en renforçant les continuités écologiques du Val de Saône.